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Décès d’Auguste Clape, gardien du temple à Cornas

Julie - 20/07/2018


Il n’est pas peu dire qu’Auguste Clape a placé l’appellation Cornas sur la carte mondiale des vins fins après qu'il a repris le domaine de sa femme il y a presque 70 ans. Sa disparition ce 13 juillet, le jour de ses 93 ans, a créé un séisme dans le monde des amateurs éclairés. Émus et reconnaissants, les hommages élogieux se succèdent dans la presse internationale. Qualifié de « pionnier du renouveau qualitatif de Cornas et gardien de l’approche traditionnelle des vinifications [en cuve béton] dans les Côtes-Du-Rhône Nord » par le site anglais Decanter, il « a transformé Cornas en l’une des sources les plus réputées de syrah au monde » pour le site américain Wine Spectator.

Témoignant de sa célébrité, ces hommages culminent avec un article du New York Times, revenant sur la carrière d’envergure d’Auguste Clape. Le journal stimant que « ce sont ses vins, avec leur mâche et leurs arômes fumés, qui ont forcé les gens à prendre la petite appellation de Cornas sérieusement. Comme Noël Verset à Cornas, Marius Gentaz en Côte-Rotie et Raymond Trollat à Saint-Joseph, Auguste Clape incarnait la tradition centenaire du vigneron, fermier qui cultive la vigne et fait le vin ».


Né en 1925 à Valence dans une famille de vignerons languedociens, Auguste Clape a repris en 1949, à son mariage, le domaine rhodanien de son épouse, Henriette Rousset (disparue l’an dernier). Spécialisant la  propriété de 4 hectares dans la production de vins, Auguste Clape en a restructuré le vignoble de coteaux, a lancé la commercialisation en bouteilles et défriché les marchés export.

Avec moins de 9 ha actuellement, le domaine Auguste Clape « ne produit que deux cuvées, Cornas avec les vignes de 40 à 90 ans, et Renaissance avec les plus jeunes vignes. Environ 35 000 bouteilles par an, pépites rares et difficiles à dénicher » précise Terre de Vins. Ayant rejoint le domaine Auguste Clape, « son fils Pierre-Marie et son petit-fils Olivier sont désormais les dignes héritiers de tout le savoir de ce grand homme » conclut Gault et Millau.

Source : Vitisphère