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Les touristes peuvent participer légalement aux vendanges

Olivier - 03/10/2019

La France autorise les vignerons à organiser des « vendanges touristiques »

En France, chaque année, nous comptons 10 millions d’œnotouristes, dont 4,2 millions d’étrangers, qui viennent visiter les caves et vignobles de nos régions. Parmi les destinations ayant le plus de succès, nous pouvons citer la Champagne, l’Alsace, la Loire, la Bourgogne et Bordeaux. Et par an, ce marché enregistre 5,2 milliards d’euros de recettes, ce qui n’est pas négligeable. Dès lors, on comprend les nombreux enjeux qu’il comporte. D’autant que pour séduire toujours plus de touristes, il est indispensable de proposer des offres attractives, originales, qui leur permettent de découvrir le travail des vignerons, leurs productions. Et depuis ce jeudi 26 septembre, ces derniers ont la possibilité d’organiser des « vendanges touristiques » en respectant certaines conditions. Une autorisation venant du Conseil Supérieur de l'Œnotourisme (CSO) et qui fait suite aux premières Assises nationales de l’œnotourisme organisées il y a un an à Paris.

Découvrir des domaines en participant légalement à une étape clé, la récolte

Visiter un vignoble, un domaine, une cave, permet d’en savoir plus sur la production des vins, de découvrir un terroir et une culture. Y aller au moment des vendanges est un excellent choix pour vraiment se rendre compte du travail que cela représente et aussi, des méthodes employées pour récolter le raisin. D’autant qu’à cette période de l’année, l’ambiance y est différente et mérite vraiment le détour. Et grâce à cette décision du CSO, les œnotouristes pourront y participer en toute légalité. En effet, dorénavant « les viticulteurs sont libres », en respectant certaines conditions, « de proposer des vendanges aux touristes » sans encourir, comme les années précédentes, des sanctions de la part des autorités. Pour les viticulteurs et vignerons, cela signifie que ces « vendanges touristiques » doivent faire partie d’une offre commerciale. Les touristes payent donc pour cette activité, tout comme pour la découverte d’un vignoble. Il faut également qu’elle soit ponctuelle, limitée dans le temps, réalisée par un non-professionnel, sur une surface réduite, bien limitée du vignoble mais aussi, n’avoir aucune finalité de rendement ni de productivité. De même, il faut qu’il y ait bien une absence de lien de subordination entre les professionnels du vin et les touristes. Cet été déjà, l’Etat avait rappelé le cadre réglementaire dans lequel un touriste a le droit de vendanger sur une parcelle, sans que cela soit considéré comme un travail salarié.

L’œnotourisme, un secteur en plein développement

Avec cette clarification, le CSO souhaite « libérer les énergies des acteurs du vin et du tourisme ». Pour les viticulteurs et vignerons, cela simplifiera l’organisation des visites de leur domaine, de leur(s) cave(s), et leur permettra également de diversifier les offres à destination des touristes. Mais ce n’est pas la seule mesure prise lors des Assises Nationales de l’œnotourisme l’année dernière. Au total, il y en avait une vingtaine et un an après, certaines actions sont déjà réalisées, comme la création de la fédération des destinations Vignobles & Découvertes. D’autres verront prochainement le jour, ou sont à l’étude. C’est le cas par exemple de la mise en place d’une chaire de l’œnotourisme à Paris avec la Sorbonne (une réunion est prévue le 15 octobre 2019), d’un observatoire économique et d’outils de mesures statistiques pour avoir des données précises. Le CSO incite aussi à la création de grands pôles régionaux, à l’instar de ceux de la Cité du vin à Bordeaux et du Carré du Palais à Avignon. Autant d’actions nécessaires pour que le tourisme lié au vin continue à bien se développer. Les consommateurs étant très demandeurs, en France comme à l’étranger, il est important de donner les moyens aux professionnels d’y répondre, sans nuire à leur activité.